Quand on parle de SpaceX, on pense généralement à la Falcon9 qui est devenu LE lanceur réutilisable et ultra fiable. C'est lui qui envoie des satellites en orbite, notamment les Starlink, mais aussi celui qui propulse la capsule CrewDragon qui envoie les astronautes à bord de l'ISS. Falcon9 n'est donc qu'un premier étage, par dessus lequel est fixé un second étage, qui lui, le second, n'est pas réutilisable.
A part la Falcon9, ce qui fait beaucoup de bruit (au sens propre aussi d'ailleurs) c'est le starship, plus connu sous le nom de SN10, SN11, SN15... SN pour serial number, chaque itération étant une évolution du prototype précédent. Le starship n'est que le second étage d'un ensemble dont le premier étage est nommé superheavy (lui n'a encore pas volé). Un premier exemplaire de ce premier étage (BN1 pour Booster Number 1) a été construit à des fins de réglage de process de construction, puis démantelé. BN2 et BN3 sont en cours d'assemblage.
Ce qui est complètement disruptif avec tout ce qui existe jusqu'à présent, c'est que les deux étages sont réutilisables ! Et ce, sans maintenance lourde, voire très lourde, comme à l'époque des navettes spatiales qui furent un fiasco, tant sur le bilan humain (14 décès en 2 accidents), technologique et financier.
Si pour les tests de vol de starship (SN15) un pas de tir sommaire est suffisant, il n'en sera pas de même pour les essais du premier étage. C'est la raison pour laquelle de gros travaux sont en cours à Boca Chica, où un pas de tir orbital, une tour de lancement et une ferme de stockage d'ergols sont en construction.
Le starship sera décliné en plusieurs versions : cargo (par exemple pour ravitailler l'ISS, la future LOP-G, voire le voyage vers Mars), crew (transport de passagers), tanker (pour ravitailler d'autres StarShips en orbite) et enfin HLS (version mi-cargo mi-crew pour le transport d'équipages et fret de la LOPG vers le sol lunaire et retour). Une ultime version intercontinentale pourrait voir le jour, qui serait capable de relier n'importe quelle ville du globe en moins d'une heure. (Un super méga concorde).
L'ambition de starship est, à terme, de remplacer la Falcon9 grâce à un coût d'utilisation moindre, les 2 étages étant totalement et rapidement réutilisables.
L'ensemble tarship – #superheavy vient d'être validé par la NASA pour le programme Artemis et sera également de la partie dans le projet dearmoonproject qui consiste à envoyer 9 passagers privés autour de la lune d'ici 2023. Un tour de manège de 6 jours.
Terminons ce tour d'horizon avec la FalconHeavy (ne confondez pas avec superheavy) : La FalconHeavy est un assemblage de 3 Falcon9 dont l'étage central est surmonté d'un second étage. A cette date, un seul vol (succès) a été réalisé, nous donnant l'occasion d'admirer, n'en croyant pas nos yeux, l’atterrissage simultané de 2 étages de Falcon9 ! FalconHeavy devrait voler dès juillet pour le compte de la spaceforce, et en 2023 pour la dépose d'un rover lunaire.
Les plans d' Elon Musk sont clairs : aller sur Mars. Tout ce qu'il entreprend est fait dans cet unique but. Les premiers étages de #Falcon9 sont facturés aux clients, puis réutilisés (jusqu'à 9 fois) par SpaceX (donc à coût quasi nul à comparer d'un lanceur neuf) pour lancer sa constellation Starlink (intermet par satellite). Les bénéfices dégagés par Starlink, ajoutés aux divers contrats, dont ceux avec la NASA, lui permettent d'investir dans la recherche et les essais, notamment des moteurs qui fonctionnent au méthane. Pourquoi ce choix ? D'une part les moteurs au méthane sont plus puissants, mais surtout si l'on veut viser Mars avec un billet de retour, on ne pourra pas emporter tout le carburant nécessaire pour faire l'aller ET le retour. Il faudra donc synthétiser du méthane et de l'oxygène liquide (voir la mission moxie de perseverance) sur la surface de la planète rouge (ce sera le rôle de missions robotisées) afin de refueller pour le voyage retour...
Toute une histoire, on a pas fini d'en parler !!!
Michel Havez, Mai 2021.
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