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Les cycles de Milankovitch

La terre tourne autour du soleil.

Mais sa rotation est loin d'être stable et régulière.

Plusieurs facteurs modifient le comportement de notre globe.

Combien ? A quelle fréquence ? Quelles sont les conséquences ?

Holà doucement les gens, ça fait beaucoup de questions. 😅 On va y aller pas à pas.



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Milutin Milankovitch (1.879 - 1.958) est le principal astronome géophysicien à s'intéresser finement aux diverses variations de la rotation terrestre et à ses conséquences.


Ses travaux débutent en 1.920 et il publie le résultat de ses recherches en 1.941.







Quand on parle de la rotation terrestre, il faut distinguer 2 choses : sa rotation sur elle-même (durée 1 jour) et sa rotation autour du soleil (que l'on appelle révolution, durée 1 an).



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L’excentricité :

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On commence par le plus simple.

Cette partie concerne la révolution.


On a coutume de dire que la distance terre > soleil est de 150 millions de km (Mkm).


Mais lors de sa révolution autour du soleil, la terre ne dessine pas un cercle. Sa trajectoire forme une ellipse (ballon de rugby).


Actuellement, au plus proche du soleil (périhélie) elle se trouve à 147 millions de km alors qu'elle s'en trouve à 152 au plus éloigné (aphélie), soit une différence de 5 millions de km (l'équivalent de 392 diamètres terrestre). L'excentricité actuelle est moyenne et décroissante.


Note : Ne confondez pas les couples périhélie/aphélie et solstices/équinoxes qui n’ont rien à voir entre eux. S’ils reviennent tous deux chaque année, ils n’ont pas la même cause ! chacun a bien la même durée d'un an, le périhélie (+ proche) a lieu 2 semaines après le solstice d’hiver début Janvier. A l'inverse : l'aphélie (+ loin) 2 semaines après le solstice d'été début Juillet, dans l'hémisphère Nord.


L’excentricité, c'est la mesure de la différence entre un cercle parfait et une ellipse.

L’excentricité terre > soleil varie lentement d'une valeur faible (quasi circulaire) : 149,59 / 149,60 Mkm soit un écart de 16.000 km à une valeur élevée (+ elliptique) : 141,93 / 158,27 Mkm soit un écart de 16 millions de km.

La variation de l'excentricité fluctue sur un cycle de 413.000 ans.

Je sais, j'ai compté, et c'était long. 🤣

Je vais le dire autrement : La Terre met toujours un an pour passer de l’aphélie au périhélie puis revenir à l’aphélie, mais c'est la forme de cette ellipse (plus ou moins aplatie) qui évolue lentement au fil du temps, selon ce cycle de 413 000 ans.

Sa variation est due aux attractions gravitationnelles exercées entre la terre et les autres planètes de notre système solaire. (conformément aux lois de Newton).



L’obliquité :


Cette fois on parle de la rotation.


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Vous savez que l'axe de rotation de la terre n'est pas perpendiculaire au plan de sa révolution (si c'était le cas il n'y aurait pas de saisons).

Actuellement, l'inclinaison de l'axe est de 23,44 °, ce qui est une valeur moyenne entre les 2 extrêmes et on se trouve actuellement en phase descendante.

La valeur minimale sera atteinte dans 10.000 ans.

Cette valeur de l'obliquité varie entre 22,1 et 24,5°.

La variation de l'obliquité fluctue sur un cycle de 41.000 ans.

J'ai pas vérifié, occupé que j'étais à vérifier l'excentricité. 🤣

Chaque hémisphère reçoit plus d'ensoleillement en été et moins en hiver lorsque l'obliquité est croissante.

Cette obliquité est elle aussi due aux interactions gravitationnelles que la Terre subit de la part des autres planètes.



La précession :



On reste dans la rotation.


En plus de son angle d'obliquité que l'on vient de décrire, l'axe de rotation oscille comme une toupie.



Cet effet : la précession, provient du fait que les attractions du Soleil et de la Lune ne sont pas uniformes sur Terre à cause du bourrelet équatorial de la Terre.

Avec 2 conséquences :

  • Influence de l'indication du pôle Nord céleste (le Nord géographique pointe actuellement vers l'étoile polaire, actuellement à 0,8°, mais ça bouge).

  • Influence sur la précession des équinoxes (astronomiquement parlant : les saisons). L'équinoxe de printemps se déplace lentement le long de l'écliptique, modifiant peu à peu les dates de changement des saisons.

La variation de la précession fluctue sur un cycle de 25.760 ans.



La nutation :


(C'est le dernier, promis) 🤣

La précession que l'on vient de voir dessine un cercle sur la voute céleste. Mais l'attraction de la lune et dans une moindre mesure, du soleil, perturbent ce cercle, provoquant des oscillations sur une système qui était déjà en train d'osciller.

Même moi j'en ai marre ! 😅

C'est la nutation.

La variation de la nutation fluctue sur un cycle de 18,6 ans.



Ces 4 paramètres : excentricité, obliquité, précession et nutation qui évoluent chacun selon leur propre rythme, c'est ce que l'on appelle les cycles de Milankovitch.



A ce stade vous pensez qu'on a fini. Apéro ? Pas tout de suite. On a vu les 4 cycles, leur fréquence, reste les conséquences, sachant que leurs effets se conjuguent.



Voici sous forme de graphe ce que représentent chacun des 3 cycles (échelle : milliers d'années). Je fais abstraction de la nutation dont l'échelle est trop petite et ses effets négligeables.


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Les conséquences :


Chacun de ces 4 paramètres va avoir une influence sur le climat terrestre. Les effets de la nutation sont négligeables, donc on zappe.


  • L'excentricité est le facteur le plus important : le soleil envoie 26% plus d’énergie à la Terre lors du périhélie proche de 141 Mkm par rapport à l'aphélie élevée de 158 Mkm. (cycle de 413.000 ans, pas tous les ans 😉). Mais actuellement on est sur 147/152, donc encore assez loin du "plus chaud".

  • L'obliquité influe sur les saisons : en période de forte obliquité les saisons sont plus marquées. Les étés sont plus chauds et les hivers plus froids, en même temps sur chacun des deux hémisphères. (cycle de 41.000 ans).

  • La précession : lorsque le périhélie coïncide avec les solstices, alors l'hémisphère où se produit l'été sera chaud tandis que l'autre hémisphère (hiver) sera doux. Six mois plus tard, au passage à l'aphélie, l'hiver sera rude dans le premier hémisphère et l'été sera frais dans le second. Ainsi, les saisons seront accentuées dans un hémisphère et atténuées dans l'autre. (cycle de 25.760 ans).


Je vous passe les détails indigestes, mais retenez que les cycles de Milankovitch sont responsables des variations du climat. Quand je dis variations, il faut comprendre ère glaciaire, interglaciaire ou tempérée.


Ça y est, je vous entends d'ici :

"c'est normal c'est l'été",

"le réchauffement climatique est une invention des écolos",

"si les hivers sont plus doux c'est à cause des cycles", etc...


En effet, beaucoup pensent que le réchauffement climatique n'est pas d'origine anthropique (humaine).

Oui mais non.

Pourquoi ?


La résultante de la combinaison des 3 cycles n'est pas régulière, chacun des cycles étant indépendant des autres. De fait, sur le dernier million d'années, on observe des cycles variant selon des périodes de 21.000, 40.000, 100.000 et 400.000 ans. Ils engendrent des changements climatiques qui déterminent la durée et l'étendue des glaciations.


Il est frappant de constater que le cycle le plus court est de 21.000 ans. Et notre emballement climatique actuel a débuté il y a à peine... 2 siècles... Ça c'est pour la durée. C'est pareil pour ce qui est de l'amplitude des variations de température.


Si à ce stade je ne vous ai pas convaincu, il me reste un argument massue : les périodes de réchauffement dues aux cycles de Milankovitch ne réchauffent pas que la Terre mais également la stratosphère. Normal, la cause est extérieure, ce sont donc les premières couches qui se réchauffent en premier.

Alors qu'actuellement, les mesures ne montrent pas d'élévation de la température de la stratosphère. Ce qui prouve que la source de chaleur est produite par un effet de serre, effet produit par une forte augmentation du dioxyde de carbone (le fameux CO₂) lui même produit par la production d'électricité (44%), les transports (23%), l'industrie (18%), le secteur résidentiel (6%) et l'extraction de matières fossiles (5%). (Pourcentages à l'échelle mondiale).



Conclusion :


Non, les cycles de Milankovitch n'ont rien à voir avec notre emballement climatique qui est à la fois très récent et très rapide. D'ailleurs, l'observation du cycle montre qu'en dehors de toute activité humaine, on serait à l'aube d'un refroidissement, alors que c'est l'inverse que l'on observe.

Notre dérèglement climatique fait l'objet d'un large consensus scientifique et aucun organisme scientifique indépendant n'est en désaccord avec cette affirmation.

Mieux : ces mêmes scientifiques sont unanimes pour engager une action collective mondiale visant à freiner son emballement afin de protéger les populations.


Remettre en question ce sujet c'est soit :

  • ne pas le comprendre (c'est complexe, il faut y consacrer du temps),

  • être dans le déni (par peur de devoir changer ses habitudes),

  • se laisser influencer par des lobbies (qui ont quelque chose à y gagner),


Il faut dire que le matraquage de désinformation est devenu la norme avec l'avènement des réseaux sociaux.

Remettre en cause le changement climatique (et son origine) est aussi absurde que de croire que la Terre est plate.


Ah oui, et si vous vous demandez comment on peut connaitre la température et le climat des temps anciens, la réponse se trouve dans les analyses isotopique (géochimie consistant à analyser les nucléons d'oxygène 18, un isotope de l'oxygène) des couches sédimentaires et glaciaires.

Quoi ? vous ignorez ce qu'est un nucléon ou un isotope ? on peut dire que vous avez de la chance, j'en parle ici dans la matière dans tous ses états.






Michel Havez, Novembre 2025.

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