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Photo du rédacteurMichel Havez

3/3 Les témoignages de phénomènes OVNI : L'affaire de Cussac.

Dernière mise à jour : 24 janv. 2023

Nous sommes en 1967, à Cussac, petit village paisible du Cantal, perché à 1.000 m d'altitude, où vivent quelques centaines d'habitants. Le 29 Août, François et Anne-Marie, frère & sœur, respectivement 13 et 9 ans et leur chien, conduisent le troupeau d'une dizaine de vaches, de l'étable vers la pâture distante de 800 m.

Les vaches étant au pré, François et Anne-Marie s'abritent de la brise derrière un muret de pierres sèches jouxtant la route, et jouent aux cartes. Dans un champ voisin, un tracteur est à l’œuvre. Une certaine définition du bonheur...

Vers 10H30, les vaches s'agitent tant et si bien qu'elles tentent de franchir un muret qui les séparent d'un troupeau voisin. François et son chien tentent de rassembler les bêtes, mais son regard est attiré par 4 petits êtres, à environ 80 m de distance, derrière une haie de l'autre côté de la route. François les identifie comme des enfants. Il s'exclame à l'intention de sa sœur : « Oh, regarde, il y a des enfants noirs ! » Anne-Marie lui dit de les appeler pour jouer ensemble.

Ces êtres sont entièrement noirs, sans vêtement ni visage, mesurent environ 1,20 m avec des jambes trop courtes et des bras trop longs. Leur tête a des proportions normales, mais curieusement allongées et tous portent une barbe. L'un ramasse quelque chose au sol, tandis qu'un autre tient en main un objet rectangulaire et très brillant, que François identifiera comme un miroir réfléchissant le soleil. L'un des 4 fait signe aux autres, ayant conscience d'être observés et s'enfuient derrière la haie. Afin de pouvoir continuer à les observer, François grimpe sur le muret bordant la route et aperçoit, derrière la haie, une sphère extrêmement brillante d'environ 5 m de diamètre, tellement brillante qu'elle est difficile à regarder. Anne-Marie a rejoint son frère, elle remarque que la sphère est posée sur 3 pieds. 3 des 4 êtres « s'envolent » et plongent dans le sommet de la sphère qui commence à s'élever. Le 4ème ramasse quelque chose au sol, et lui aussi « s'envole » vers le sommet de la sphère qu'il rattrape alors que celle-ci se trouve déjà à une vingtaine de mètre de haut et plonge lui-aussi à l'intérieur. La sphère s'élève selon une trajectoire hélicoïdale, effectuant entre 4 et 6 tours, de plus en plus grands, dans un sifflement assourdissant en devenant extrêmement brillante, dégageant une forte odeur de souffre. Les vaches courent dans tous les sens, le chien tente de poursuivre la sphère qui s'éloigne vers l'Ouest. Mais les enfants ne suivent pas l'objet des yeux, trop occupés à tenter de rassembler leur troupeau parti rejoindre celui du voisin. Le tout n'a duré qu'une trentaine de secondes. Les enfants rentrent au village, en pleurs, où d'autres témoins auditifs ont, eux aussi, entendu le sifflement. Leur père, qui est aussi le maire du village, appelle les gendarmes de St Flour, distant de 20 km. Ils arrivent vers 16H, interrogent les enfants, se rendent sur place et constatent une odeur et des traces d'herbe légèrement jaunie sur un diamètre d'environ 5 m. 15 mn après son observation, François aura encore les yeux larmoyants, comme s'il avait fixé une source lumineuse intense et, les jours suivants, Anne-Marie ne parvient pas à dormir.


Ceci est le 3ème cas le mieux documenté, après ceux de Valensole et de Trans-en-Provence. Ici, on a un témoignage d'enfants, fiable, précis et détaillé. Cette version est celle que vous pourrez lire sur les sites d'ufologie partisans de la thèse extra-terrestre.


Dès le lendemain des faits, la presse s'empresse de réaliser un interview des enfants, ainsi que 4 personnes engagées dans la vulgarisation de la thèse extra-terrestre. Considérant l'absence de formation des enquêteurs (journalistes) d'une part et la volonté de certains autres à vouloir trouver des extra-terrestres à tout prix, d'autre-part, le jeune âge des témoins et l'émotion suscitée par l'événement, il ne faut pas s'étonner des gros titres dans la presse de l'époque. Le premier article à paraître est celui du journal la montagne daté du lendemain des faits. Dans cet article, les enfants décrivent un appareil de 4 m de large sur 2 m de hauteur, et non une sphère de 5 m comme décrit par les ufologues. Dans le mois qui suit, c'est lumière dans la nuit (revue bimestrielle Française d'ufologie) qui sort un article où l'on peut lire que le véhicule n'est pas reparti tout de suite car l'un des occupants en est ressorti pour ramasser un truc.

Ah oui, au fait, une radio venait d'annoncer 15 jours avant qu'une prime serait offerte à quiconque apercevrait des martiens. 11 ans après les faits (en 1978), le GEPAN reprend l'affaire et, les témoignages des 2 enfants semblant très cohérents, il ne peut s'agir d'affabulation. Un interrogatoire d'enfants, ça ne se fait pas au pif. Enfin si, justement, c'est ça le problème. Si vous demandez à un gamin : de quelle couleur étaient les personnes ou de quelle couleur étaient les extra-terrestres ? ça vous change radicalement la perception du gamin, ça influence la manière dont il va conserver ses souvenirs et ça peut aller jusqu'à changer sa réponse sur l'instant. Rappelons-nous, les enfants vivent au fin fond du Cantal en 1967, n'ont bien sûr pas internet, regardent peu la télé, ont une vie simple mais riche et un vocabulaire d'enfant. Prenez des enquêteurs qui entendent ce qu'ils veulent entendre, l'implantation de faux souvenirs induits par des méthodes d'interrogatoires orientées, des enfants qui, grandissant, ruminent de vieux souvenirs pendant des années, et c'est sans surprise qu'on assiste, entre 67 et 83, date de la dernière enquête sur ce cas, à un glissement d'un récit somme toute assez banal vers des élucubrations complètement fantasmagoriques fortement influencé par les questions des ufologues. Ce récit c'est ce que l'on vient de voir.


Maintenant, penchons-nous sur les mots des enfants : quand François aperçoit les 4 êtres à 80 m de distance, il les décrit comme petits, petites jambes et longs bras. Mais ils sont loin, en contre-haut, derrière une haie, ce qui donne l'illusion d'individus petits avec de petites jambes et des bras longs. Il décrit les individus comme étant noirs : en plein soleil, un mec à l'ombre à 80 m, ben il apparaît noir. François ne parle pas de barbe, mais de sorte de barbe en forme de renflement au niveau des oreilles. De même, l'appareil caché derrière la haie n'est pas lumineux, mais brillant. Quand les individus regagnent leur machine, François ne dit pas qu'ils courent ou qu'ils volent, mais qu'ils font quelques pas. Ils entrent dans la machine par les 2 côtés. Pour entrer dans l'appareil, ils se soulèvent du sol et plongent la tête dans le haut de l'appareil. Mais pas son sommet. Dans l'enquête du GEPAN, le terme c'est ils montent mais allez savoir pourquoi, dans la revue les lumières dans la nuit, c'est devenu ils s'envolent. Durant ce temps les enfants entendent un sifflement. Ce n'est qu'après que le 4ème soit revenu ramasser quelque chose au sol puis remonté dans l’appareil que celui-ci se met en marche. Pour décrire l’ascension de l'appareil, les enfants disent lentement, en spirale en faisant un signe hélicoïdal. C'est le terme hélicoïdal qui sera retenu par l'enquêteur. Où comment transformer une ascension lente et hélicoïdale en trajectoire en spirale ultra-rapide... Les enfants parlent de machine toute ronde, mais pas de sphère. Enfin si, quand on soumet à François un questionnaire à choix limité : quand on lui demande de choisir entre sphérique, conique ou parallélépipédique, il choisit sphérique. Pour le souffre, les enquêteurs font sentir du kérosène aux enfants, qui ne reconnaissent pas l'odeur. Oui, sentir du kérosène ou sentir l'odeur des gaz d'échappement d'un moteur fonctionnant au kérosène, c'est pas du tout la même chose. Les enquêteurs concluent donc que le moteur de l'appareil n'est pas conventionnel. D'où le souffre. François termine en disant que la brillance de l'engin lui a fait mal aux yeux. Ils étaient en pleurs lors de leur retour au foyer familial. On en déduit donc que si François a les yeux rouges, c'est à cause d'une lumière trop vive, alors qu'il pleure depuis un quart d'heure. Les gamins ont du mal à dormir les nuits suivantes : comment pourrait-il en être autrement après avoir été interrogés par les gendarmes, les journalistes, certains les persuadant qu'ils ont vu des extra-terrestres. De quoi avoir quelques nuits compliquées à 9 et 13 ans, non ? Si un gendarme trouve bien une trace jaunâtre au sol, impossible de déterminer avec précision, pas même par les enfants, la place exacte de l'appareil au sol.


Tout le problème est là : prenez 2 enfants innocents et sincères, confiez-les à quelqu'un qui surinterprète chacun de leurs mots pour les faire coller à une thèse qui vous arrange bien, et vous avez la recette d'un naufrage assuré...



Alouette II

En 1967, les 2 hélicoptères les plus répandus sur le territoire français sont l'Alouette II et le Bell 47. Est-ce que vous pensez que quelqu'un a pris la peine de vérifier s'il y a eu un vol d'hélicoptère dans la région ? Autant à chaud ça aurait été facile, mais des décennies plus tard c'est mission impossible. A cette époque, la gendarmerie et l'ALAT utilisaient des Alouettes II, les bases américaines quand à elles des Bell 47. Leur personnels sont en uniforme et portent des casques (qui font des renflements aux oreilles).

Bell 47

L'Alouette II est connue pour son sifflement désagréable (premier hélico à turbine, les autres ayant encore des moteurs à piston, comme les voitures). Et si on écoute les enfants qui indiquent la direction de fuite de l'OVNI, on trouve la base aérienne de Limoges, distante d'un peu moins de 200 km, où se trouvaient des Alouettes II de la gendarmerie... Et il y avait également des archéologues et des employés EDF susceptibles de travailler dans les parages avec ces appareils. Quelqu'un a-t'il passé un coup de fil aux aérodromes voisins pour s'enquérir d'un éventuel vol d'hélico ce jour là ?

Étonnamment : non !


Si de nos jours plus personne ne s'étonne de voir ou d'entendre un hélicoptère, ceux-ci étaient extrêmement rares en 1967. Donc on a 2 enfants qui jouent aux cartes à l'abri d'un muret, un tracteur travaille dans le champ à côté. Un hélico se pose vent de face, entre le tracteur, la protection du muret et le vent les enfants ne l'entendent pas ou n'y font pas attention. Mais en se posant, l'hélico fait peur aux vaches. François se lève avec son chien pour gérer le troupeau mais son attention est attiré par un sifflement derrière lui à près de 100 m de là. Il voit alors 4 silhouettes à l'ombre d'un arbre derrière une haie, l'hélico garé juste derrière, dont la verrière brille au soleil. François décrit parfaitement la façon de monter dans un hélico, en se hissant, tête la première dans la verrière. L'appareil décolle comme aucun autre appareil connu de François et Anne-Marie, qui galèrent à regrouper leur troupeau paniqué et rentrent stressés et en pleurs. Le père appelle les gendarmes, mais le reste du village ne les prend pas au sérieux, le sifflement ayant été correctement identifié par les adultes. Les enfants décrivent fidèlement ce qu'ils ont vu, jusqu'à la manière de monter à bord d'un hélico (tête la première, vers le haut de la machine).

Mais le zèle de quelques enquêteurs auto-proclamés et pas du tout formés à la manière d'interroger des enfants, surinterprètent leur témoignage afin de le faire coller à leurs convictions, à savoir que les aliens sont parmi nous ! La presse en remet une couche, jusqu'à inventer des éléments et, 50 ans plus tard, l'affaire de Cussac est toujours considérée par les ufologues comme l'un des cas majeurs de rencontre du 3ème type en France...



Une brouette ou une bétonnière qui laisse des traces de pneus à Trans-en-Provence, un trou de piquet dans une lavandière à Valensole, 2 gamins effrayés par un hélico à Cussac à qui on fait dire ce que l'on veut entendre... Voilà les 3 cas majeurs de l'ufologie française.


Je ne prétends pas connaître la vérité absolue et vous pouvez parfaitement ne pas être d'accord avec cette analyse.

Mais posez-vous sincèrement la question de savoir si vous cherchez juste à conforter vos convictions, ou si vous cherchez vraiment la vérité.

Michel Havez, 27 Mai 2021.

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