Chouette, un film de science fiction qui parle d'astronomie ! Avec une belle brochette d'acteurs en plus !
L'affiche du film coche toutes les cases :
Un scénario qui marche à tous les coups : des astronomes découvrent une comète qui va impacter la terre dans 6 mois, réservant à l'humanité le même sort qu'aux dinosaures. Certes, le pitch n'est pas nouveau (on pense notamment à Armageddon avec Bruce Willis ou surtout l'excellent Deep Impact, tous 2 sortis en 1998), mais si le sujet est bien traité, pourquoi pas ?
Un casting de rêve : Léonardo Di Caprio, Meryl Streep, Cate Blanchett (Ocean's 8, la prophétie de l'horloge), Jennifer Laurence (Hunger Games, X-men, Passagers, Red Sparrow), Mark Rylance (2 sœurs pour 1 roi, le pont des espions, Dunkerque, les 7 de Chicago), Timothée Chalamet (Interstellar), Ariana Grande (Zoolander 2), Chris Evans (Avengers, Ant Man, Captain America, Spider-man)...
Techniquement, on est parti pour passer 2 heures plutôt agréables, non ?
Je ne vais pas vous spoiler l'affaire, mais je suis ressorti très frustré de ces 2 heures 15.
Le fait que la réalisation soit confiée à Adam McKay (Wake up, frangins malgré eux, very bad cops, the big short) aurait pu me mettre en garde. Non pas qu'Adam soit mauvais, disons qu'il s'est spécialisé dans les films lourdingues... On aime ou pas. J'espérais un tournant.
Le fond du film est très réaliste, c'est le reflet de notre société en 2021 : des scientifiques qui ne sont pas pris au sérieux, des politiques plus préoccupés par leur ré-élection que par leur mission, des plateaux TV délirants de légèreté, des réseaux sociaux qui partent en vrille, les théories du complot qui s'en donnent à cœur joie, sans oublier le milliardaire de la tech prêt à tout quel qu'en soit le prix...
On est en plein dedans. On peut remplacer la comète par une pandémie ou le réchauffement climatique, la recette fonctionne pareil.
Sur le plan de la crédibilité, je n'ai relevé qu'une seule grosse erreur : le scénario envisage de « capter » la comète pour exploiter ses richesses (des minerais rares sur la terre). Or une comète n'est qu'un amas de glace qui ne contient aucun minerai, contrairement aux astéroïdes dont certains contiennent plus d'or qu'il n'y en a sur toute notre planète. Bien sûr, on peut comprendre ce choix du réalisateur, une belle comète est autrement plus spectaculaire qu'un astéroïde...
Adam McKay règle ses comptes avec Trump (et un peu aussi avec Bush), la comète est le prétexte idéal pour moquer les réponses jugées insuffisantes à l’urgence climatique ou à la pandémie, autant de crises dans lesquelles la parole des scientifiques n’a jamais eu un poids à la mesure de la gravité de la situation. Se moquer des complotistes ou des milliardaires pressés de profiter du chaos fonctionne à merveille.
Bien, et alors, qu'est-ce qui cloche ?
J'y viens : ce qui m'a exaspéré, c'est cet excès de niaiserie (disons 150%), comme si le réalisateur nous prenait pour des lapins de 6 semaines pour nous faire comprendre la philosophie de chaque personnage du film. La Présidente des USA (parodie de Donald Trump), son directeur de cabinet qui est aussi le fils de la Présidente et le milliardaire de la Silicone Valley (parodie de Steeve Jobs) sont exaspérant à l'extrême ! Certaines séquences sont si lourdes que j'ai été tenté d'abandonner à plusieurs reprises.
Concernant la bande son, un écho aussi désagréable qu'incompréhensible vient gâcher certaines séquences, régulièrement tout au long du film. Sur le coup, je pensais qu'il y avait une bonne raison à cet écho qui m'aurait échappé, mais il s'agit d'un problème technique... qui n'apparait que sur la VF 5.1, surtout audible si votre installation exploite les 6 canaux.
A la parodie lourdingue, j'aurai préféré une satyre bienvenue...
Bref, très déçu par la forme, alors qu'il y avait de quoi passer un très bon moment sur le fond...
Michel HAVEZ, Décembre 2021.
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